Une leçon de la pandémie pour le KM : mettre à disposition la connaissance ne suffit pas

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Le magazine New Scientist a récemment titré l’un de ses articles «We knew how to prevent a pandemic like covid-19, so what went wrong? ».. Il est utile d’examiner ses conclusions pour en retirer des enseignements en matière de gestion des connaissances en dehors de ce contexte de la pandémie due au COVID 19.

Les connaissances sont disponibles


De fait, les connaissances sur les pandémies, comment s’y préparer et comment y faire face existaient et étaient disponibles pour toutes les nations membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En autres :
  • Nous savions qu’il y a fréquemment des pandémies – depuis le début des années 2000, et sans que cette liste soit exhaustive, grippe porcine, Ebola en 2014 et 2018, virus Zika -… Et qu’il y en aurait surement d’autres dans un proche avenir ;
  • L’OMS donne largement accès aux informations sur ces pandémies qui, toutes, ont été amplement documentées. Notamment au travers son portail (cf. par exemple la section «Ebola virus desease»);
  • Le Règlement Sanitaire International (RSI) signé par les 194 états membres de l’OMS décrit des plans de préparation contre les pandémies et la triple stratégie d’intervention – surveillance, interruption des chaînes d’infection et renforcement des capacités de prévention et de traitement.
En somme, le monde entier savait comment se préparer et réagir à la pandémie du COVID 19. Théoriquement du moins car, comme le note New Scientist, « Malheureusement, il est plus facile de le dire que de le faire ».

Pourquoi ne sont-elles pas appliquées ?

L’exploration des causes de cette crise devenue rapidement mondiale et des différences de comportements et de résultats entre les Etats pointe plusieurs facteurs :
  • Un niveau de préparation face à une pandémie insuffisant dans de nombreux pays. D’après l’OMS, seuls 38 étaient au plus haut niveau de préparation.
  • Les pays qui n’ont pas été confrontés récemment à une pandémie ont mis beaucoup de temps à réagir parce qu’elles ont « perdu la mémoire ». Contrairement, par exemple, à la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite ou les Emirats qui ont affronté le MERS-CoV à partir de 2012.
  • Les recommandations de l’OMS d’accélérer les tests n’ont pas été appliquées immédiatement. Les pays qui l’ont fait, comme la Corée du Sud, ont rapidement contenu le virus. Ceux qui ne l’ont pas fait ont vu le nombre d’infections monter en flèche.
  • Selon New Scientist, des enjeux de politique intérieure et internationale ainsi que les atermoiements de certains gouvernements devant l’incertitude ont pesé dans leurs prises de décisions – souvent copiées sur celles de leurs voisins -.
On peut ajouter le fait que, s’il était bien possible de savoir comment traiter la pandémie du point de vue de la Santé Publique, par contre, il n’existait pas de bonnes pratiques pour minimiser son impact économique. Autrement dit, la connaissance était partielle.

Quels enseignements en tirer ?

Il ne fait pas de doute que l’OMS et les Etats feront évoluer leurs réglementations, leurs comportements et leurs pratiques pour éviter qu’une crise d’une telle ampleur ne se reproduise. Le mouvement a d’ailleurs commencé.  
Le contexte de cette crise mondiale n’est bien sûr pas comparable avec celui d’une entreprise : il est infiniment plus complexe et implique des Etats avec toutes leurs divisions, intérêts et contraintes spécifiques. Toutefois, certains constats effectués dans le cas de la pandémie COVID 19 suggèrent de retenir plusieurs leçons en ce qui concerne la gestion des connaissances à l’échelle des entreprises.
En premier lieu, il faut être conscient qu’il ne suffit pas de disposer de connaissances. Il est indispensable qu’elles soient appliquées pour atteindre les objectifs.
Ensuite, il peut exister un énorme fossé entre avoir et utiliser les connaissances. Et cet écart peut notamment s’expliquer par :
  • Une vision uniquement court terme plutôt que long terme ;
  • Une logique de concurrence interne plutôt que de coopération ;
  • Un manque de clarté quant aux progrès visés et la discipline à respecter ;
  • Le fait de parler plutôt qu’agir.
Enfin, identifier ces causes de dysfonctionnement et les éliminer, ou en limiter les effets, est un élément clé de succès d’une stratégie de gestion des connaissances performante et qui créée de la valeur.
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