la norme ISO 30401:2018 dans l’implémentation d’un système de management des connaissances

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Dans un contexte où les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance de valoriser les connaissances en tant que ressource clé, les experts métiers expriment, la nécessité de formaliser les actions de gestion des connaissances, dans un cadre plus officiel. De nouveaux enjeux ont permis de justifier l’arrivée de cette formalisation des systèmes de management des connaissances (KMS : Knowledge Management System ). Il est possible d’évoquer par exemple l’intensification des rythmes de travail, les exigences toujours plus importantes des clients, la mobilité des collaborateurs qui ne cessent de croître ou encore les éclatements géographiques des bureaux et filiales dans certains cas. Ce sont autant de facteurs qui ne facilitent pas la conception de KMS. Toutefois, des organisations se sont illustrées, en initiant le développement de la norme ISO 30401, c’est le cas notamment du Club Gestion des Connaissances composé d’acteurs engagés dans le KM. À travers le développement de cette norme, le défi majeur était de pouvoir faire vivre et évoluer un système de management des connaissances créateur de valeur qui contribue à l’atteinte des objectifs de l’entreprise.
QU'EST-CE QUE LA NORME ISO 30401 ET QUELS SONT SES APPORTS ?

CRÉATION D'UN RÉFÉRENTIEL COMMUN

Un des objectifs de la norme ISO 30401:2018 , est de créer un référentiel commun et un socle dédié au management de la connaissance. La notion de connaissances fait l’objet de nombreuses recherches et il n’existe pas de consensus. Toutefois, la norme a permis de pallier cela grâce à une définition commune et une approche systémique du KM : la connaissance permet de prendre les bonnes décisions et de mettre en œuvre des actions efficaces adaptées au contexte ainsi qu’à la compréhension de l’utilisateur. Cette définition est pertinente, car elle replace la connaissance dans un contexte opérationnel et s’adapte bien à des activités de production.

De plus, cette norme concerne l’ensemble des étapes du cycle de vie de la connaissance, d’où l’intérêt de proposer un référentiel de la création de cette connaissance jusqu’à son application en passant bien entendu par sa formalisation, son partage, sa transmission et son adoption par l’utilisateur. 

LES APPORTS DE LA NORME ISO 30401 DANS LA MISE EN PLACE D'UN KMS

Tout d’abord, avant de dérouler toute la liste des apports de la norme 30401, il convient déjà d’évoquer un des principaux dans ce secteur porteur, qui est le fait qu’elle ait permis la création d’un socle de compréhension commun. Ensuite, elle est vectrice de bien d’autres apports et qui sont autant de bonnes raisons de l’appliquer : 

  • Elle permet de renforcer l’importance du management de connaissances dans l’atteinte des objectifs généraux de l’entreprise.
  • Elle permet de justifier et légitimer les actions KM en y allouant plus de ressources et de soutien.
  • Elle place l’individu au cœur de la démarche en tant que créateur de la connaissance, transmetteur, porteur et utilisateur.
  • Elle englobe les logiques outils qui ne peuvent fonctionner de manière isolée.
  • Elle permet des applications à des périmètres de connaissances très ciblés et stratégiques.
  • Elle permet d’anticiper la demande des clients qui peuvent considérer la norme comme un standard.
  • Elle permet de soutenir le changement de culture d’entreprise, de part l’intégration du KM dans les impératifs métiers ainsi que sa gestion en tant que capital à haute valeur ajoutée dans l’entreprise.

Ces différents points représentent également de bons arguments pour convaincre les différents acteurs de la démarche. Cela fait en effet partie des défis majeurs dans la mise en place d’un KMS intégré, dont le fonctionnement dépend de la bonne volonté des managers, de la direction et autres autres collaborateurs engagés.

COMMENT METTRE EN PLACE UN SYSTÈME DE MANAGEMENT DES CONNAISSANCES GRÂCE À LA NORME ISO 30401 ?

LES ÉTAPES CLÉS DANS LA MISE EN PLACE D'UN KMS GUIDÉ PAR LA NORME ISO 30401

La norme 30401/2018,  propose les ingrédients permettant de faire vivre un KMS efficace qui crée, pérennise, valorise et évalue les connaissances et qui contribue à l’atteinte des objectifs. Bien entendu, s’engager dans une démarche KM, constitue un changement qui se doit d’être accompagné au mieux et s’adaptant au contexte et à l’utilisateur.

En effet, il convient dans un premier temps de s’intéresser au contexte de l’entreprise en partant de l’existant et en se questionnant sur la culture et les process déjà en place. Il est possible ici de décortiquer l’ensemble des chapitres de la norme en identifiant les process internes pouvant y répondre, les pistes d’amélioration et les aspects manquants puis enfin en mesurant l’écart entre l’existant et les exigences de la norme.

Une fois l’analyse de l’existant réalisée, il est intéressant de constituer une gouvernance dédiée SKM, afin de bien définir les rôles et responsabilités de chacun. C’est une étape clé afin de s’assurer de faire vivre durablement le système envisagé et afin de s’assurer de la bonne implication des utilisateurs. 

La prochaine étape concerne la planification en prenant le temps d’identifier les opportunités et les risques en amont.. La norme permet à ce stade de déterminer les objectifs, les périmètres d’applications et le plan d’actions dédié. 

Sur la réalisation des activités opérationnelles, la norme détermine des exigences de communication afin de garantir la visibilité et la diffusion des actions menées, mais aussi afin de s’assurer que les éléments communiqués sont bien réalisés et appliqués. Quant à la partie support, la norme insiste aussi sur l’importance d’identifier les ressources qui vont continuellement nourrir le SKM et le pérenniser. De plus, elle questionne également la manière de sensibiliser les individus et celle de communiquer sur la démarche. Le système de management des connaissances nécessite un engagement important de la part des collaborateurs qui doivent documenter et préserver la base de connaissances, il est donc majeur d’instaurer des règles de communication dans un cadre défini adapté à l’organisation. 

Et enfin, comme pour chaque démarche, les étapes successives vont concerner l’évaluation du système de management des connaissances en déterminant quels vont être les indicateurs de suivi et de mesure de la performance et enfin dernier point majeur, l’identification de pistes d’amélioration et d’actions correctives en fonction des résultats obtenus. 

LES ACTEURS IMPLIQUÉS DANS LA DÉMARCHE

La gestion des connaissances au sein d’une organisation est régie par l’implication et l’engagement des parties prenantes du projet. C’est un point clé de cette norme qui met l’accent sur l’importance du facteur humain dans la réussite d’un système de management des connaissances générateur de croissance. Alors, qui sont les acteurs principaux de la démarche  et quels sont les rôles majeurs : 

  • L’expert – “K Owner”, qui concrètement est l’individu qui détient la connaissance.
  • Le “K follower”, qui est l’acteur majeur du SKM car il est l’intermédiaire entre la production et l’utilisation de la connaissance et qui se doit donc de la formaliser et la transmettre efficacement. Il occupe généralement un poste stratégique au sein de l’équipe technique et il est fortement impliqué dans les activités opérationnelles.
  • Le “K User”, qui comme son nom l’indique est l’utilisateur de la connaissance, qui va donc se l’approprier et  capitaliser dessus dans son domaine d’application.

Pour finir et synthétiser, il est important de retenir que cette norme 30401 constitue une belle évolution dans le domaine du KM. Au-delà de la création d’un référentiel commun, elle permet de valoriser le management des connaissances comme un enjeu d’avenir pour la croissance et la compétitivité de l’entreprise. De plus, elle légitimise la démarche en l’inscrivant dans des périmètres d’applications ciblés et adaptés aux collaborateurs : fournir la bonne connaissance aux bonnes personnes et au bon moment. 

De plus, afin de faciliter la mise en place d’un KMS, il est fortement recommandé par la norme de capitaliser sur l’existant en s’appuyant sur les systèmes de management de qualité déjà en place, sur l’organisation managériale ainsi que sur le référentiel métiers-compétences de l’entreprise.

Chaque organisation construit son propre KMS en s’adaptant à son environnement et contexte, car même si la norme ISO 30401 propose des formalisations pertinentes, elle ne propose pas de directives d’un point de vue opérationnel et elle s’inscrit dans un cadre relativement large. 

Pour en savoir plus, sur la mise en place de système de management des connaissances avec la norme ISO 30401,
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