Les différents types de maintenance

Tout d’abord, il y a  deux grandes familles d’interventions de maintenance à prendre en compte qui se distinguent au niveau de leur origine, de leur déclenchement :

• La maintenance corrective : Elle se caractérise par son caractère opérationnel puisqu’elle vient en réponse à un événement donné dit “incident” comme une panne et/ou un dysfonctionnement. 
• La maintenance préventive : Elle se caractérise par son caractère stratégique, dans le sens où elle s’inscrit dans une démarche pragmatique d’anticipation dans le but de réduire les risques potentiels de pannes et/ou de dysfonctionnement. Cela donne l’avantage de maîtriser pleinement les périodes d’indisponibilités des biens maintenus.

Pour aller plus loin, la maintenance corrective s’articule en deux sous types d’interventions décrites ci-après. 

• La maintenance palliative (=dépannage) : Elle vise à une remise en état de fonctionnement du bien de manière rapide en utilisant les moyens (pièces, consommables, etc.) disponibles. Ce type d’intervention est très courant et vise à pallier l’indisponibilité du bien. En général, il s’agit d’une approche court terme, provisoire, en attendant une réparation plus durable. Par exemple, en cas de casse d’une pièce métallique, sans pièce de rechange, il est possible de réaliser une intervention palliative consistant en  la soudure de la pièce cassée pour permettre une remise en fonctionnement de l’appareil. En sortie d’intervention palliative, malgré un état de fonctionnement retrouvé, il est possible que le bien ne soit pas pleinement opérationnel ou qu’il ne fonctionne pas à pleine capacité.
• La maintenance curative  (=réparation) : Elle peut être réalisée dès la prise en charge de l’incident si l’intervenant dispose du temps et des moyens nécessaires ou bien après une intervention palliative. En effet, elle vise cette fois-ci, en la réparation durable du bien concerné par un incident. Très couramment, il s’agit de changer la pièce défaillante par une nouvelle. Ainsi, suite à l’intervention le bien concerné peut alors fonctionner à pleine capacité selon un niveau de Qualité optimal, en règle générale (des procédures de remise en état de fonctionnement, rodage, montée en charge peuvent toutefois être nécessaires après certaines interventions curatives). 

La maintenance corrective a donc pour finalité de remettre en état de fonctionnement un bien soumis à un incident, en passant ou non par un dépannage provisoire. Quant-à-elle, la maintenance préventive vise à mettre en place une démarche de réduction des défaillances éventuelles qui peuvent nuire au bon fonctionnement d’une machine afin d’anticiper les indisponibilités non planifiées. Pour aller plus loin, la maintenance préventive s’articule en trois sous types d’interventions décrites ci-après, qui se diffèrent par la stratégie mise en œuvre. 

• La maintenance systématique (=selon une fréquence) : Ce type d’intervention de maintenance est caractérisé par une stratégie visant à réaliser des interventions selon une fréquence prédéfinie. Ainsi, tous les X ans, X mois, X jours, X heures, etc, l’intervention doit être réalisée. Indépendamment de l’état réel du bien concerné, l’intervention doit être réalisée périodiquement. La plus simple à mettre en œuvre, cette stratégie préventive se base alors sur des  intervalles définis via des préconisations fournisseurs/constructeurs et/ou l’expérience acquise lors du maintien du bien (notamment les calculs de MTBF). Ainsi, dès lors qu’une intervention préventive systématique est réalisée, il est possible de calculer la date de la prochaine date d’intervention systématique.

• La maintenance conditionnelle (lorsqu’un paramètre de vétusté suivi : ce type d’intervention se base sur une surveillance régulière de l’état du bien à maintenir. Pour cela, pour chaque bien à maintenir, les paramètres de vétusté à suivre doivent être définis de manière à refléter la dégradation des performances du bien, ainsi que des méthodes/outils/capteurs permettant de suivre l’évolution de ces paramètres.  Ensuite, pour chaque paramètre, des seuils de validité sont définis. In fine, qu’il s’agisse de lectures manuelles ou de remontées d’informations en temps réel (connectivité à des capteurs IoT par exemple), il est possible de définir précisément, basé sur des informations terrains pragmatiques, la nécessité de réaliser une intervention dite préventive conditionnelle.   

• La maintenance prévisionnelle/prédictive : Ce type d’intervention se base sur des calculs, algorithmes ou autres intelligences artificielles pour permettre d’identifier la nécessité d’intervenir selon l’analyse d’un set de données pouvant provenir de sources éparses. Il peut aussi s’agir de données issues de capteurs, ce qui lui vaut de nombreuses confusions avec la maintenance conditionnelle. La différence se situe dans le fait que ce n’est pas le dépassement d’un paramètre mesuré du capteur qui permet de définir la nécessité d’intervenir mais le résultat d’un modèle mathématique calculé à partir de l’agrégation des données des différentes sources. Cette approche est intrinsèquement liée à l’intelligence artificielle et à la technologie de machine learning qui visent à enrichir les modèles prédictifs de l’IA avec de nouveaux schémas de calculs issus de l’expérience réelle. L’objectif est qu’elle soit capable, dans des situations homologues de prévenir une intervention.

Alors vous y voyez plus clair?